samedi 20 octobre 2012

Vers le bricol' learning ? (EAP - 1ère partie)



Aujourd'hui on passe à la vitesse supérieure.... je cumule le retard et n'ai pas encore pausé les bases de mon EAP qu'ITyPA m'invite à poser... et je suis déjà sensé travailler sur apprendre à apprendre. Le temps passe vite et je trouve parfois que le rythme de ce Mooc ITyPA très compatible avec une vie professionnelle et familiale dense !

Bon, comme malgré tout j'ai très envie de faire plaisir à ITyPA, on va accélérer le tempo et monter proprement l'EAP : une bonne petite architecture bien pensée, et hop ! c'est parti !

Monter l'architecture de son EAP... Par ou commencer ?

Construire un EAP a un de prime abord un côté sympa : on farfouille sur la toile à la chasse aux nouveaux outils, il y a une recherche esthétique et ergonomique évidente et j'ai par ailleurs vu fleurir sur différents blogs des parterres de cartes heuristiques toutes plus belles les unes que les autres.

Pourtant passer à la réalisation conduit à se heurter très rapidement à une grosse difficulté d'ordre méthodologique. Par quoi commencer ? Trouver les bons outils et orienter mon EAP à partir de ceux-ci ? Ou prendre le risque de définir mon "profil pédagogique", quitte à devoir y plancher un bon moment, puis y coller ensuite les programmes qui vont permettre de lui donner une assise ? Bref, est-ce que je peux inclure twitter dans mon EAP parce que je trouve le petit oiseau bleu hyper tendance (même si je regrette la disparition de sa houppette) et que j'imagine pouvoir en faire quelque chose dans mon apprentissage ou dois-je l'intégrer uniquement si j'acte que je me sens bien plus à l'aise dans une démarche technico-socio-constructiviste minimaliste ?

Le déroulé de la formation ITyPA montre que les organisateurs ont tranché : l'environnement technique en semaine 2 tandis Diriger soi-même sa formation est le thème de la semaine 3. D'abord on se créer un compte twitter, ensuite on voit ce qu'on peut en faire, et roulez jeunesse !

Pourtant le choix de l'outil est loin d'être anodin. Opter pour tel programme dans la myriade de solutions informatiques qui nous sont proposées sur le net dit forcément quelque chose sur la façon dont nous nous projetons dans ce Mooc (donc sur ce que nous pressentons de notre stratégie d'apprentissage) et ne peut reposer vraiment ni sur le hasard ni sur des considérations complètement étrangères à la formation. En outre, en commençant par se concentrer sur les outils, on peut prendre le risque de donner beaucoup trop de poids à la technologie au détriment des personnes. C'est ainsi actuellement le principal problème que rencontre le e-learning et les plate-formes LMS dans la formation professionnelle continue où la marge des manœuvre des apprenants est parfois réduite à appuyer de temps en temps sur un bouton pour faire défiler un power-point flashisé.






Par ou commencer donc ? Logiquement par le début, c'est-à-dire par la notion d'EAP elle-même, et rechercher ce qui la conduit a émerger : la dimension technique ou une recherche pédagogique.


Et la technique créa l'EAP.... enfin.... peut-être que non....

Un web-furetage est venu apporter quelques éclairages intéressants.... Tout d'abord une étude collective, Vers un dashboard didactique (eh oui, ce sont des mots qu'on peut associer...), menée par une université de Genève et faisant un point sur la littérature des EAP plutôt intéressant.

Les auteurs de cette étude pointent qu'il n'existe pas de définition consensuelle d'un EAP. Tout au plus les différentes littératures universitaires portant sur ce sujet semblent s'accorder sur la constatation a minima que l'EAP n'est pas un logiciel mais une nouvelle façon d'utiliser des outils. Ce serait donc ici la dimension technologique qui primerait.

Cependant cette même étude établi que l'EAP s'est monté en réaction à des systèmes institutionnalisés, représentés notamment par les plate-formes LMS, et qu'il porte en lui un certain nombre de caractéristiques constantes d'une approche à l'autre et qui ne relèvent pas de la technique : il est personnalisé, centré sur l'apprenant et requière une certaine autonomie de sa part. Il vise à capitaliser et développer les connaissances acquises et semble imperméable à la formalisation des savoirs.
Nous sommes donc plus ici sur la dimension pédagogique.

Conséquemment l'étude conclut quelques lignes plus tard qu'il n'est pas souhaitable de distinguer l'approche technologique de l'EAP (le bloc d'outils) de celle conceptuelle (les caractéristiques). Citant un auteur, le texte précise que "la façon la plus appropriée d'aborder cette notion [c'est-à-dire l'EAP] consiste à prendre en compte les deux aspects simultanément."

Je comprends qu'il soit difficile de distinguer les deux aspects. On aurait en effet tendance à privilégier dans un premier temps la pédagogie et y coller des outils (ce que fait cet article très intéressant, même s'il aborde le point de vue du formateur dont on peut questionner l'existence formelle dans un Mooc connectiviste).

Mais si la pédagogie est cette action contextualisée et complexe qui met en jeu nos valeurs, croyances et représentations, elle ne peut pas ne pas être profondément impactée par l'usage des NTIC. On ne peut en effet oublier à quel point la numérisation du monde altère profondément notre perception des choses (voir ici par exemple un article de Gérard Berry), y compris la représentation que nous avons de nous-même (référons-nous par exemple au concept intéressant et poétique d'hétéronymat ou encore à toutes les problématiques d'identité que le numérique génère et que certains participants d'ITyPA ont relevé ici). Donc penser pédagogie avant la technique n'est pas plus possible que de penser technique avant la pédagogie.


Oui, mais bon alors ??

Une notion floue, dont les approches sont si étroitement liées qu'il paraît impossible de les aborder séparément l'une de l'autre n'illustre pas vraiment ce qu'on pourrait appeler un concept stabilisé. La mouvance de l'EAP, le fait qu'il surfe sur des champs liés à la personnalisation, l'informel et son corollaire l'anti-institutionnalisation (quoiqu'ici on trouvera un article vraiment passionnant sur le dialogue des EAP avec des plate-formes LMS) traduit ce qui devient dès lors pour moi sa caractéristique principale : son dynamisme. Dès lors la question de l'architecture de son EAP se résorbera autour de la capacité à monter un système évolutif et malléable susceptible de s'adapter à différentes approches pédagogiques sans jamais s'enfermer dans une solution technologique.

Cette nouvelle ouverture me permet en outre de rassembler les thématiques de la semaine 2 et 3 (ce qui me paraît plus logique) et donc de me donner un peu l'impression d'être dans les temps... (ça me fait du bien..).

On va pouvoir maintenant mettre enfin les mains dans le moteur. Youhou !





dimanche 14 octobre 2012

Plouf...

.... à l'eau !


Personne ne nous a, à proprement parlé, appris à nager : nous l'avons appris tout seul. Certes, des spécialistes de la didactique de la natation peuvent parfaitement imaginer une progression rigoureuse [..]. Mais il restera toujours un moment où il faudra que l'apprenant saute dans l'eau. Bien sûr, diront les plus volontaristes des didacticiens, on peut le pousser. Certes ! certes ! Mais il restera un moment, où, au fond de l'eau, l'apprenant devra décider de se laisser couler ou de remonter à la surface.
Frankenstein pédagogue, Philippe Meirieu


Me voilà lancé... ou plus exactement jeté à l'eau dans cette chose qui porte un nom à coucher dehors : Itypa, premier Mooc connectiviste francophone....

Comme tout bon 'futur potentiel noyé', j'essaie de happer désespérément les branches qui se tendent à moi...  Le site tout d'abord, que j'apprécie pour sa sobriété et ses couleurs chocolat (miam), mais aussi les nombreuses contributions qui, sous forme de blogs, twits, documents partagés, etc., commencent à sérieusement consteller la galaxie du net. 

Et là, c'est l'angoisse : il y en a tellement de blogs à exploiter (et beaucoup de fort bien léchés de surcroît...), d'informations éparses, de liens sur lesquels rebondir, de sites à découvrir qu'on en ressent vite une angoisse toute vertigineuse ! et l'eau monter.... monter....

D'où crispation nerveuse à la bouée, le site Itypa, et adoption d'une méthode peut être pas toujours dans l'esprit d'un Mooc connectiviste : reprendre sagement d'une part les conseils hebdomadaires et les suivre fidèlement et d'autre part... une bonne respiration pour continuer à émerger ! D'autant plus que le retard commence à se cumuler et qu'il me reste encore beaucoup de choses à découvrir, aussi bien sur les aspects liées à l'acquisition de connaissances à travers un Mooc que sur les outils à mettre en oeuvre pour monter son propre EAP, outils dont la maîtrise (pas comme la bouée) m'échappe encore.... Et puisque la semaine 2 du site itypa m'invite à travailler mon EAP, ça sera mon premier mouvement de brasse....